Terres comtales de Beaumont-sur-Sarthe
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Balade au clair de ma lune

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Balade au clair de ma lune Empty Balade au clair de ma lune

Message par Karyaan Mer 12 Mar - 23:27

[Prête moi ta plume...]

musique
ambiance


Peut-être...

Et la porte se ferme, le silence s'impose, seuls les crépitements du bois se faisant lécher par les flammes, osent briser ce qui enveloppe la pièce. La brume comme hypnotisée par le feu dansant, vêtue que d'une ample chemise à demi ouverte. Bras croisés comme pour se réchauffer. Mais il y a des froids qu'aucune tiédeur ne peut adoucir. Comme un serpent visqueux, dansant aux creux de ses entrailles, cherchant à s'y lover, glissant, immuable, à la sensation abominable d'une impuissance certaine.
Une buche claque, souffrance d'une étreinte naturelle et millénaire. Le feu, le bois. Lequel des deux est gagnant ? Le feu ardant qui consume le bois ? Ou le bois qui se fait cendre et fini par étouffer ce feu qui meurt inexorablement de ne plus avoir de quoi se nourrir ?

Dehors, le ciel gronde et fini par se déverser. Un éclair strie le domaine, flash intense qui illumine tout, comme un instantané irréelle. Les yeux de brume glissèrent vers la fenêtre. Comme un appel, une obligation, incapable de résister. Elle doit sortir, elle doit partir, elle doit ne plus être pour se sentir en vie.

Récupérant sa lourde cape, elle ne prend pas la peine de mettre un bas, ni même des chausses. C'est pieds nus qu'elle sort, emmitouflée dans le lourd tissu noir dont la capuche cache les trois quarts de son visage. Elle marcha, sans vraiment de but. Fantôme aux yeux de brume, c'est quand elle foula le pavé qu'elle percuta qu'elle était en ville. Ruelles sombres, labyrinthe d'une capitale en sommeil. Elle sait à présent où elle va. A droite, puis à gauche, encore à gauche, et là, dans ce cul de sac, une bâtisse plus que modeste. Les bougies sont allumées, malgré l'heure tardive, et les coups sur le métal apprennent que ça travail plus que de raison.
La Sombre avance dans l'ombre, restant à distance et fixant celui qui frappe le fer dans la chaleur puissante d'une pièce surchauffée par un four tournant à pleine puissance. Le tonnerre gronde au loin. Elle ne sait pas combien de temps elle resta là jusqu'à ce que le mâle lève les yeux, sentant comme une présence. Un éclair venant embraser l'ombre et dévoiler la chose enveloppée dans sa cape noire. Le forgeron resta un moment sans bouger, jusqu'à ce qu'un autre éclair allume l'endroit à présent vide.

Sous la pluie se déversant à seau, elle rentre. Marchant sur les chemins boueux, elle bifurque et entre dans la forêt. Effleurant de ses doigts frêles les écorces des arbres qu'elle croise. Murmurant quelques mots dans une langue étrange et serpentine, comme pour leur demander l'autorisation d'entrer dans leur sanctuaire.
La pluie est moins violente sous le chapeau du bois dense.
Elle marche et écoute le murmure du vent, les éclats des gouttent de pluie. Fermant les yeux, elle avance en toute confiance. Ouvrant légèrement les bras, sa lourde cape glisse alors de ses épaules et tombe au sol alors qu'elle continue de marcher. Se libérant d'un poids ou d'un rempart.

Invite à celui qui la suit et qu'elle a entendu malgré sa discrétion. On ne pénètre pas dans sa forêt sans qu'elle le sache.
Et la violence du geste lui coupe le souffle. Sentant son corps percuté par un autre et finissant sa course contre un arbre juste à coté. Visage contre l'écorce, elle sent la puissance de l'homme collé derrière elle.
Sensation crasse d'un inconnu excité comme un diable. Lame déjà dégainée, pressant contre son bas du dos qu'il forcera sans autre formalité que de la presser d'avantage contre l'arbre afin qu'elle ne puisse s'échapper.


Et tout bascule...

Parce que ça déchire, elle cri dans une nuit au ciel bien trop chargé. Le cri se perdant dans un grondement d'orage assourdissant.
La lourde main emprisonnant sa nuque, la serrant, trop, beaucoup trop. Un peu plus, il la briserait comme une brindille. Et les coups de butoir s'enchainent, comme s'il voulait l'encastrer dans l'arbre, l'écorce marquant sa peau, la scarifiant, la chemise détrempée se teintant de rouge à certains endroits.
Ce qui semble être un outrage est violent, manquant d'air, sa raison vacille. Elle sent à peine qu'il la retourne, déchirant le tissu de sa chemise. L'écorce imprime sa marque dans son dos à présent, alors que le mâle dévore ce qu'il a sous la dent.
Ses bras entourant ce corps puissant. Ses ongles se plantant dans son dos, s'accrochant plus surement qu'une noyée à une bouée en pleine tempête.
Le tonnerre gronde, un éclair frappe et strie le ciel. Et malgré l'ardeur du mâle, elle arrive à se dégager. Filant comme une anguille, elle semble fuir, glisse sur le tapis d'herbe alors qu'elle sent que derrière elle, la fureur hurle de frustration. Une main enserre sa cheville, la faisant basculer au sol. Et tout se fait opaque, irréel. La violence du plaisir explose en milliard d'étincelles.
Ils ne sont plus humains, ils sont animaux, sauvages et incontrôlables.
Tout devient frénétique et c'est dans un râle sonore et puissant que la bête fini par exploser à son tour. Son front posé entre ses omoplates, cherchant à retrouver son souffle. Il fini par se lever et l'abandonner là.
Ce n'est pas la première fois qu'elle l'autorise à ce genre de... chose. C'est rare, mais il en devient accroc et plus violent à mesure.

Elle a imposé un code. Aucune parole, aucune question, aucun geste affectif et quand il a fini, il doit partir. La laissant là, sans se retourner et sans jamais chercher à la retrouver. Même s'il sait qui elle est...

La pluie tombe sans discontinuer.
La chaleur de l'instant fait de nouveau place à un froid intense. Se perdre dans une folie destructrice. Ne plus exister, tenter de ressentir, souffrir pour avoir l'impression d'être en vie. Sensation qui ne dur que le temps de cette échange hors norme. Parce que le calme reprend ses droits.
Corps allongé dans le tapis de feuilles de la forêt. Corps boueux, maltraité, saignant ça et là. Visage collé contre la terre, cherchant à retrouver son souffle, à oublier ce froid qui s'immisce dans les méandres de son âme dérangée. Elle ne sait pas combien de temps elle resta là, sans bouger. Elle ouvrit un œil et son attention fut attirée par l'anneau qu'elle porte encore et toujours.
Et le froid devient glacial, nœud qui lui vrille les entrailles jusqu'à la nausée, elle se recroqueville sur elle, lovée contre un jeune chêne, elle restera là jusqu'aux prémices de l'aurore. Incapable de dormir, incapable de pleurer, vide, juste vide.

La pluie s'est éteinte quand elle se leva. Le soleil allait bientôt en faire autant. Lentement, elle récupéra sa chemise bonne à jeter, et sa cape encore plus lourde d'eau de pluie. Elle marcha, peinture étrange d'un corps qui a subit plus qu'il n'aurait du en supporter. Sale, scarifiée, nue, elle replaça le tissu lourd sur ses épaules meurtries et pénétra dans son domaine encore endormi.

Ne croisant personne, elle se lava, soigna les quelques plaies peu profondes qui ne feront pas de cicatrices, et s'habilla.
S'arrêtant un bref instant à l'embrasure de la chambre de son fils, elle sourit légèrement. Il ne tardera pas à se réveiller et une autre journée s'enchainera, encore et encore...
Karyaan
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